Mycose génitale : informations et traitements

Rassurez-vous, les mycoses génitales sont fréquentes. Elles touchent principalement les femmes, avec 3 femmes sur 4 touchées au moins une fois par une mycose vaginale au cours de leurs vies. Mais la mycose génitale existe aussi chez l'homme !
On l'appelle communément mycose du gland, banalite du gland ou bien encore candidose génitale chez l'homme.

Chez la femme, on parlera plus simplement de mycose vaginale ou bien de candidose génitale

Ces infections sont généralement bénignes, mais occasionnent une vraie gêne avec des douleurs parfois insupportables qui incitent à aller voir le médecin en urgence. Il n’y a cependant pas d’urgence vitale même s'il vaut mieux traiter la mycose génitale rapidement pour éviter de souffrir inutilement.

Nous allons faire le point sur ces infections qui représentent environ 20% des consultations chez le gynécologue, qui touchent aussi les hommes, sur leurs causes et sur les moyens de s’en débarrasser.

La mycose génitale, c’est quoi ?

Chez les femmes, les mycoses génitales sont des infections vaginales (de la vulve, des organes génitaux ou du vagin).
On les appelle mycoses génitales, mais aussi mycoses vaginales, mycoses vulvo-vaginales (parce qu’elles affectent le vagin et la vulve) ou candidose vaginale. Il y a également la mycose vulvaire, mais c'est plus rare, car généralement le vagin est atteint en même temps.

Les mycoses génitales masculines sont appelées mycoses du gland, banalites du gland ou candidoses génitales.

La plupart du temps, les mycoses génitales sont dues au développement excessif d’un champignon microscopique, le Candida albicans (de la famille des levures).

Mais, on ne le retrouve pas seulement dans le vagin. Ce champignon, que nous avons tous dans la bouche, les intestins ou encore dans notre œsophage, tapisse la muqueuse vaginale et sert de barrière de protection contre les agressions infectieuses. 
Il ne cause normalement pas de trouble. Pourtant, parfois il prolifère de manière tellement incontrôlée qu’il en devient agressif.
Il crée alors une infection et entraîne une mycose. 

Comme le responsable de l’infection peut être un autre type de champignon (le  Candida tropicalis ou le Candida glabrata par exemple), il est important d’aller voir son médecin pour savoir lequel est en cause et pour trouver le meilleur traitement. Ne soyez pas gêné et consultez !

mycose génitale

Les causes des mycoses génitales

Les mycoses génitales ne sont pas toujours le fait d’une mauvaise hygiène intime, car justement, elles peuvent être causées par un excès de toilette intime.

En fait, une mycose vaginale est le plus souvent le fait d’une modification de l’équilibre naturel de la flore vaginale (flore de Döderlein). Celle-ci contient des bactéries, des champignons et autres microorganismes qui interagissent normalement sans danger. Or, il arrive que de bonnes bactéries (les lactobacilles) qui ont pour but de maintenir l’acidité normale dans le vagin entrainent la prolifération de champignons. Le fragile équilibre naturel de la flore est alors rompu et il y a infection (candidose).

Pourquoi ces organismes inoffensifs se rebellent-ils ? De nombreux facteurs peuvent entrer en cause et tous ne sont pas connus :

  • des changements hormonaux comme pendant les règles, la ménopause, une grossesse, suite à la prise d’une nouvelle pilule contraceptive ou à un problème de thyroïde…. ;
  • un diabète ;
  • la prise d’antibiotiques : cela diminue le nombre de bactéries dans la flore vaginale ;
  • une déficience immunitaire ;
  • une hygiène intime excessive ou l’utilisation de produits inadaptés qui entrainent la prolifération des levures ou un défaut d’hygiène intime ;
  • l’utilisation excessive ou prolongée de tampons ;
  • une mauvaise alimentation : trop d’aliments sucrés ;
  • une carence en vitamines ;
  • une diarrhée qui entrainerait une perturbation de la flore vaginale ;
  • le stress ;
  • le tabac ;
  • une infection par le VIH…..

Les symptômes des mycoses génitales

Chez la femme

La mycose vaginale chez la femme est marquée par des rougeurs à la vulve (accompagnées ou non de démangeaisons), des pertes blanches et d'aspect grumeleuses (un peu comme du lait caillé), des douleurs pendant les rapports sexuels, un gonflement de la zone intime et il peut y avoir des odeurs désagréables. 
Si vous avez ces symptômes et notamment des pertes vaginales blanches grumeleuses, il y a de fortes chances d'être en présence d'une mycose génitale chez la femme.

Chez l'homme

La mycose génitale chez l'homme est caractérisée par des démangeaisons du gland et du prépuce. Vous aurez surement des sensations de brûlures accompagnées d'éruptions blanchâtres. Le gonflement du gland est également un signe supplémentaire de présence d'une mycose du gland. Comme chez la femme, vous pouvez avoir des irritations pendant les rapports sexuels.

Certains symptômes sont atypiques. Vous pouvez alors avoir :

  • des sécrétions malodorantes ;
  • des cloques ou des verrues ;
  • des saignements ;
  • de la fièvre.

Les symptômes peuvent être parfois très douloureux (avec des douleurs et des démangeaisons intenses) et rendre la vie insupportable. Dans de rares cas, on peut observer des malaises.

Attention, ces symptômes peuvent cacher autre chose. La mycose génitale peut en effet être liée à une autre maladie, par exemple un herpès génital ou une infection urinaire. Alors si vous remarquez l’un des symptômes ci-dessus, consultez votre médecin pour ne pas passer à côté de quelque chose.

Et puis, certaines personnes sont asymptomatiques. En fait, 20% des femmes qui sont porteuses de l’infection le sont.

Les personnes à risque

Les personnes les plus touchées sont les femmes entre 20 et 40 ans. Cela touche rarement les adolescentes (une femme vierge peut avoir une mycose) ou les femmes ménopausées.

Les personnes ayant des défenses immunitaires faibles, les bébés, les diabétiques ou les personnes âgées sont à risque.

Il n’y a pas que les femmes qui sont touchées par les mycoses génitales. Les hommes peuvent l’être aussi, bien que ce soit moins fréquent. Les hommes non circoncis et ceux immunodéprimés ou sous traitements antibiotiques sont davantage en danger.

Les femmes enceintes, qui souffrent régulièrement de mycoses vaginales, doivent avertir leur gynécologue/obstétricien. Durant cette période, l’augmentation  des œstrogènes et des progestatifs entraînent une modification de la paroi vaginale et des sécrétions et cela favorise les mycoses. Les risques sont plus importants au 3ème trimestre et après l’accouchement. Il n’y a pas de risque pour le fœtus, mais votre enfant peut se retrouver contaminé pendant l’accouchement.

Les traitements médicaux

Une mycose génitale est désagréable à vivre. Elle entraîne des douleurs et de l’inconfort. Il est peu probable qu’elle disparaisse toute seule. C’est pourquoi il est important de suivre un traitement le plus rapidement possible. En effet, plus vous le prendrez tôt, plus tôt vous serez soulagé.

Mais pour vous assurer qu’il s’agit bien d’une mycose, vous devez d’abord aller voir un médecin. Celui-ci demandera des analyses en laboratoire des pertes vaginales. Si vous allez chez un gynécologue, il fera un examen de la vulve, du col et du vagin puis fera un prélèvement vaginal (grâce à un écouvillon). Ce dernier sera parfois mis en culture pour déterminer quel type de micro-organisme est responsable de la mycose. Cela permet surtout de déterminer quel est le traitement le plus efficace.

Chez l’homme, le médecin examine les lésions et vérifie si le gland ou le prépuce n’ont pas de taches ou d’érythèmes.

Il y a deux moyens pour traiter une mycose vaginale :

Un traitement par voie orale

Votre médecin vous prescrira un médicament antifongique du genre ‘Beagyn’. En passant par la circulation sanguine, il atteindra les champignons situés sur vos muqueuses et les détruira. Ces comprimés, gélules ou capsules sont vendues sur ordonnance.

Un traitement local par ovules à introduire au fond du vagin.

Le médecin peut vous conseiller un traitement de courte durée, mais à libération prolongée du genre ‘Monazol’ ou ‘Econazole’ (1 ovule qui agit sur 3 jours ou un ovule à mettre tous les jours pendant 3 jours). L’ovule doit être inséré même pendant les règles et des écoulements désagréables peuvent survenir d’où l’intérêt de mettre l’ovule la nuit.

Vous pouvez trouver des médicaments en vente libre dans les pharmacies. Votre pharmacien peut ainsi vous proposer en complément une crème ou une lotion à appliquer pendant au moins une semaine (2 fois par jour), sur vos muqueuses pour apaiser la zone et la rafraîchir (par exemple, la ‘Crème Douceur Intime au Calendula’ de Saugella).

Lorsque les récidives sont trop fréquentes (10 à 20% des femmes font 4 récidives en un an), un traitement sur le long terme peut être envisagé.

Pour la mycose génitale masculine, il n’y a pas vraiment de traitement. Le patient peut cependant appliquer une crème antifongique qui apaisera les irritations. Il devra aussi suivre une hygiène intime stricte.

Et puis, le partenaire doit être traité sauf s’il ne présente aucune manifestation.

Des probiotiques pour la protection de la flore vaginale

Pour protéger la flore vaginale des déséquilibres bactériens et prévenir le risque de récidives, vous pouvez consommer des compléments alimentaires à base de probiotiques. Les probiotiques sont composés en grande partie de lactobacilles protecteurs vivants. Si vous en prenez en quantité suffisante, ils rééquilibreront votre flore vaginale.

Leurs bénéfices ont été prouvés scientifiquement. Vous pouvez les prendre pour prévenir les récidives, mais également pour réduire les symptômes.

De nombreux produits laitiers comme le yaourt naturel ou le kéfir en contiennent, mais la choucroute en contient aussi tout comme le miel, le miso (du soja fermenté), le vin, l’artichaut ou la chicorée.

Vous pouvez aussi prendre des probiotiques sous forme de gélules. Vous pouvez également porter des tampons qui libèrent des probiotiques (à l’exemple des ‘Tampons probiotiques Saforelle’).

Les traitements naturels

Certaines huiles essentielles sont efficaces contre la mycose génitale : le géranium rosat, le thym ou le laurier. Votre pharmacien peut vous préparer des ovules à base de ces huiles. Vous pouvez aussi appliquer de l’huile essentielle d’extrait de pépin de pamplemousse sur vos parties intimes.

Vous pouvez également faire une toilette intime avec un mélange de bicarbonate de soude et d’eau ou appliquer des plantes comme l’échinacée qui stimule les défenses immunitaires ou l’aloe vera aux vertus antifongiques.

Comment prévenir les récidives ?

Les traitements sont souvent rapidement efficaces, pourtant parfois il peut y avoir des récidives (cela arrive une fois sur deux). Or, il suffit de suivre quelques conseils (pas seulement en matière d’hygiène) pour les éviter.

Pour prévenir la prolifération des champignons, vous devez avoir une bonne hygiène intime. Ne faites pas de douche vaginale - trop de lavages détruit la flore vaginale naturelle. Évitez les savons parfumés (ils diminuent l’acidité du vagin et déséquilibrent la flore) et optez pour un produit doux, avec un pH neutre. Ou utilisez simplement de l’eau claire, c’est largement suffisant. Et séchez-vous bien !

Pour éviter la macération et favoriser la circulation de l’air, ne portez pas des vêtements trop serrés autour de votre bassin. Changez de sous-vêtements tous les jours et préférez ceux en coton. En effet, les tissus synthétiques provoquent un climat chaud et humide, favorable à la prolifération des bactéries. Lavez-les à 60°C, la température élevée éliminera les champignons.

Le chlore des piscines est aussi un irritant. Ne restez pas avec un maillot mouillé trop longtemps. Rappelez-vous, la macération favorise le développement des mycoses.

Ensuite, pour empêcher les germes d’entrer dans votre vagin, essuyez-vous d’avant en arrière. Et n’empruntez pas la serviette de toilette de quelqu’un d’autre.

Préférez les serviettes hygiéniques aux tampons.

Également, adoptez une alimentation saine et abandonnez le sucre, car les champignons s’en nourrissent à travers votre sang.

Comme les mycoses se transmettent sexuellement, votre partenaire sexuel doit aussi être traité. Mais surtout, évitez les rapports sexuels pendant une mycose génitale, car la guérison s’en retrouve retardée. Et enfin, dans le même ordre d’idées, utilisez des lubrifiants pour empêcher des lésions dues aux frottements.